Un style intemporel, épuré, toujours chaleureux
« A l’imposture d’une modernité parfois trop lisse, Anne Derasse oppose des chemins de traverses. Des allers-retours sublimés entre géométrie et opulence discrète, un sens des proportions et de l’audace, une manière de capter l’essence d’un lieu pour le faire respirer à nouveau, l’offrir à la lumière. Et puis l’espace du temps, l’espace du goût absolu, tout en réminiscences discrètes et si évocatrices, venues concilier la pureté des lignes avec le sens d’un beau sans date, d’un art de vivre qui remet à l’honneur l’âge d’or européen, de la Renaissance aux maîtres de l’Art déco. » Laurence Benaïm
« Je laisse toujours courir l’histoire en filigrane, la préservant au maximum et, quand les éléments anciens sont manquants, engloutis par le temps, j’intègre un geste contemporain en douceur, en gardant par dessus tout l’esprit des lieux, ces effluves imperceptibles qui s’en échappent et lui donnent son aura. Pour garder pérènes ces impressions de beauté fugaces, pour les exprimer dans le temps et la matière, je tente de trouver l’équilibre entre la rigueur et l’émotion. Je recherche le raffinement dans un certain dépouillement, oscillation entre 2 pôles qui semblent contradictoires. » AD
Un travail patient qui tient de la conjonction entre intuition et connaissance pour cette architecte d’intérieur et historienne de l’art, qui englobe aussi dans son agence le conseil dans l’acquisition des œuvres d’art.
L’alchimie de Anne est de toucher l’essentiel, comme passerelle d’un style intemporel.
Une vision de caractère, alliée à la quiétude, perçue davantage par l’épure que par l’exubérance ; l’élégance et le luxe s’expriment dans la sobriété.
Des univers réunis dans la contemporanéité et l’histoire où la juste mesure, le regard poétique posé sur les choses, l’amour du bel ouvrage relayé par les savoir-faire de haut niveau, ponctuent une carrière qui ignore les modes éphémères.
Entrer en résonnance avec les Maîtres de l’Ouvrage sera toujours le premier pas essentiel pour conduire le projet vers son expression ultime, vers cet art de vivre qui leur correspondra.
« Je recherche le goût de la mémoire qui a forgé les lieux : capter et préserver l’âme des lieux, ce point d’ancrage immatériel entre l’histoire des hommes et le passage du temps.
Je suis fascinée par les lieux tombés en désuétude, par l’état d’abandon dans lequel ils se trouvent, dont le faste s’est éteint, faute de vie.
Cela tient à un questionnement quasi existentiel sur la précarité du temps.
Et puis après le long processus de création et de réhabilitation, naissent cette joie et cet enchantement d’avoir redonné une destinée aux lieux, d’avoir façonné un cadre de vie à l’image de ses habitants pour qu’ils s’y sentent heureux et que, depuis cet antre si personnel, ils puissent se ressourcer, rayonner, balanciers de la vie où les enjeux architecturaux sont d’abord des enjeux infiniment humains.
Dans mon regard, ce métier pressenti depuis ma prime jeunesse n’est pas un travail mais une perpétuelle recherche, une philosophie de vie. Si je devais résumer pourquoi je le fais, je dirais simplement que c’est d’abord pour rendre le quotidien plus beau, le sortir de son côté uniquement pragmatique, l’amener dans une dimension esthétique.